Dans tout ce que nous disons et faisons, le langage et les mots ont un pouvoir que nous ne pouvons ni ignorer ni sous-estimer.
Hier soir, 9eme jour de confinement; Emmanuel Macron passe un message aux Français depuis Mulhouse où s’est installé l’hôpital
militaire de campagne aménagé pour les patients en situation d’urgence Corona. Au fil de son allocution, je note quelques mots et expressions prononcés par notre président :
« Patriotes, nation, nous tiendrons, guerre, inspection des armées, , opérations de transport sanitaires, déploiement porte hélicoptères amphibie, nous avons la force, chef d’état, opérations, décisions, engagement, rôle, citoyen, nation, être unis, masques, profonde réforme, armée, TGV médicalisés, brancards, urgences médicales, conseil scientifique, patients, réanimation, plan massif pour l’hôpital, facteurs de division, doutes … »
Le choix des mots n’est pas le fruit du hasard, ils sont porteurs d’un dessein. Nous sommes en guerre, les mots sont empruntés au répertoire militaire et sont là pour affirmer la gravité et l’enjeu de la situation. Ceux en gras ont vocation à rassurer sur l’avenir et font augurer d’un changement. Derrière chaque mot prononcé, se cache une représentation de la réalité, un raisonnement, une intention, une volonté, une émotion.
C’est ainsi que les mots prennent toute leur force pour nous pousser à l’action. Et surtout, si un virus a franchi les frontières, faisons en sorte de faire de même en repoussant les frontières de l’impossible.